La mort du petit frère
27 décembre 2011
Un défunt absent qui habita mes pensées
Me fit témoigner d’une bien étrange veillée
La justice aveugle qui dans le noir erre
Se battant le cœur pour la perte de son frère
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Fascinée j’observai ce cortège étrange
Cherchant frénétiquement ce mort qui dérange
Hélas ce bon sens demeura évanescent
Et elle comme moi pleurions tant cet absent
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D’un délai à l’autre elle prolongea l’agonie
Recherchant en vain le corps fraternel sans vie
Et moi, prise dans cet infernal tourbillon
Assistai impuissante à ce double abandon
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Des larmes versées durant cette nuit funeste
Il ne resta que les traces d’un droit indigeste
Le jour blanc succéda à une nuit de pâleur
On étouffe aussi les plus grandes douleurs
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La justice éplorée sans son frère ni sa canne
Explore à tâtons un monde où elle se damne
Car ses vieux doigts et son cerveau peu intuitifs
Ne lui laissent de clarté que des instants furtifs
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Le glas sonnant accomplira donc son règne
Entraînant mon cœur qui d’autrefois ne saigne
Comme un tapis de neige qui habille l’hiver
Le froid silence étreint mon cœur en dévers
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Le silence qui épouse mon cœur tel un carcan
N’entend plus ni les voix ni le souffle d’antan
Il est des jours sombres où ni le bruit ni la joie
Ne peuvent pénétrer un monde sans foi ni loi
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