L’effet Berque, quitte ou double
Le 24 juillet 2010
Les mots, pour moi, avaient un peu perdu leur appel
Et ne voilà-t-il pas que les Berque me le rappellent
Au gré des voyages, leur visage se tanne, leur peau pèle
Amour, vie et expérience dans leur cœur s’amoncellent
Arrachée une fois encore à mon éternel spleen
Je m’attarde, avide, à lire leur aventure marine
Ils sont bien souvent larrons, d’humeur gaie et taquine
Mais parfois désespoir et doute leur esprit chagrine
Mousquetaires à deux ils sont, un pour deux, deux pour un
Ils sont unis à vie, pareils, soudés, comme aucun
L’un de l’autre ils sont l’image, la promesse, le parfum
Il leur faut la mer ; à la mer il faut cet Alun
Bercés encore par les vagues, sans compas ni radio
Ils vivent d’espoir et de doutes mes virtuels matelots
Leur bien fragile embarcation n’est point un paquebot
Avides, ils scannent l’horizon à la recherche d’îlots
Loin des habitudes, des esprits étriqués, mesquins
Ils bravent flots et nuits sans étoiles, cherchant leur destin
Mais la mer les connaît bien ces farceurs, ces lutins
Elle chérit et guide ces inébranlables mutins
Année après année, dès leur première promesse
Ils renouent avec la mer pour une vie d’allégresse
Et la mer, à jamais leur seule éternelle maîtresse
Leur offre, tour à tour, joies, souffrances, désespoirs, tendresse
Libéré de son carcan mon esprit de Nana
Invente une romance que j’appelle « Sailors et Geetha »
Ne m’en veuillez pas, compagnes vraies, aimant mes Dadas
Ce n’est que virtuel et rien de plus que cela.