Clair-obscur
Le deuil fut bien là et pourtant cette forme rotonde
Sut capturer en moi la mémoire d’une onde
Et pendant un instant mon âme moribonde
S’arrêta d’errer, s’arrêta une seconde
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Je m’arrêtai de penser à mon triste sort
De penser à la peine, de penser à la mort
Et m’attardai à penser à l’amour encore
Espoir dans mon cœur, espoir qui point ne s’endort
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L’obscur de ses yeux créait avant ma lumière
Je m’en souviens encore comme si c’était hier
Comme quand après l’orage, le ciel devient si clair
Mon deuil à moi cèdera, encore à la prière
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J’eus deviné de ses yeux le message sublime
Même s’il ne me fut, qu’un rempart avant l’abîme
Et quoi que fussent alors les promesses que nous fîmes
Ce ne fut qu’un soubresaut, un sursaut ultime
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O peine indicible tu m’enveloppes de ta nuit
Et rien ne me sauve plus, ni l’amour ni lui
Ce n’est même plus la peine, ce n’est même plus l’ennui
C’est déjà un peu mon âme qui quitte cette vie