Paul, de ta France, donne moi tes cahiers d’écolier
Paul ta belle France a oublié ma liberté
19 août 2010
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France très chère, France oubliée de mon enfance
France de ma nouvelle, si douloureuse conscience
France de mon éperdue et tant vraie inconscience
France devenue si tristement enfin l’intolérance
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Tu peux à la discussion sur notre dieu, le tien, appeler
Et moi, Bomboula, doit me taire, souffrir et écouter
Les débats ouverts ce n’est pas pour moi, ta liberté
Débats ouverts sur les dieux c’est permis, tous Athées
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L’image de notre prophète, comme d’autres dénigrée
Tu acceptes ces débats-là, tu ne t’en es pas privée
Mais gare si Bomboula, idiote, doublement colonisée
Ose se mettre encore à penser, réfléchir et s’exprimer
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Je ne pourrai jamais sur le terrain de la justice m’aventurer
Contrairement à tous les Dieux, les toqués sont tant protégés
Si je décrie l’injustice et contre elle veux me manifester
On me dit menaçant avec superbe, tu te tais ! Tu te tais !
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France, pas si douce, il y a de ça longtemps tu as déjà envahi
De mon enfance perdue, ma douce et lumineuse Pondichéry
Sans oublier de faire un crochet via ma belle et verte Tunisie
Aujourd’hui, douce France, tu peux venir me réclamer la vie
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France tu suis maintenant, relookée, de nouvelles idoles
Et les vieux dieux, l’esprit faut-il que, tous, on les immole ?
La liberté, oui, mais seulement si c’est contre d’autres sols
Parce que s’il s’agit de toi, prison et amende vite tu colles
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France, tu te disais liberté, patrie des droits de l’homme
Mais à nous liberté tu nies, pauvres bêtes de somme
De liberté privés, on devrait simplement faire tout comme
Si tu nous en donnais, cela, France, hypocrisie on le nomme
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France dis-le moi si tu veux, dis-le haut et fort si tu peux
Combien pour un blasphème contre le tien, le mien de Dieu
Parce que tes magistrats coûtent vraiment la peau des yeux
Quand j’apprends cela je reste figée, le teint peint crayeux
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France dis-le moi ma belle, dis-le maintenant si tu l’oses
Ma vision est à présent claire, je n’ai plus mes lunettes roses
Mon ouïe portée vers toi, veut entendre ces mots moroses
Combien pour un Dieu ou prophète, derrière portes closes
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Parce que je me rends compte, France, magistrats tu protège
Plus encore que nos dieux, quel étonnant et drôle de manège
Homme de la rue magistrats critiquer ? Il n’a plus ce privilège
France ta liberté comme ton système de justice se désagrège
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Qui l’eût cru, ma France, j’apprends lasse, ma mésaventure ?
Dieu vient, en rang, juste un peu derrière la magistrature
Quand au prophète (SAWS), il est vraiment en mauvaise posture
Car je crois que dans son cas, c’est deux poids, deux mesures
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Il ne te reste donc plus que ta garnison de soldats envoyer
Prendre à corps mon corps et déchiqueter ce cœur enragé
Pour physiquement me faire encore outrage et me violer
Ce corps las et mourant dont l’esprit vous voulez écraser
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On peut de notre prophète reproduire libre des images
Et on nous demande à tous d’avoir un peu l’esprit large
Et tant pis si elles choquent, tant pis si c’est en marge
Ils s’en offusquent ? Fous de dieu, musulmans barges!
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Mais si jamais toi, ton système d’injustice, mère, je décrie
Tes foudres encore, moi, sale petite Bomboula, j’essuie
Allons enfants de cette incroyable et hypocrite patrie
Criez avec elle, votre France, Veni, vidi et surement vici
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Mon esprit, d’ancienne colonisée affranchie, est tant avide
D’une lointaine redécouverte, une réelle et vraie liberté
Qu’on puisse sans subir des foudres, sans devoir être livide
Réfléchir, discuter, débattre et vraiment tout exprimer
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De ma demeure, qu’on affuble de sobriquets, désert aride
On pourrait cent fois se gausser et mille fois se moquer
Ma c(o)ul(eur)ture on peut, sans un égard, qualifier de vide
Je ne peux ni m’en offusquer, ni contre l’insulte m’insurger
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Car, oui, il suffit que je m’insurge et parle de ton hypocrisie
Il suffit que je dise, France je t’oublie, France je te renie
Et ne voilà-t-il pas que crime pénal j’aurais, moi, commis
Et tu prendrais donc, sans cil battre, six mois de ma vie
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Je n’aurais donc, Bomboula insignifiante, aucun refuge
Je n’aurais pas de droits, ni même le droit de m’exprimer
Si d’autres fautent, chez toi c’est de pensées le déluge
Tes intellos à la mode, peuvent contre eux se déchaîner
…
Si j’ose essayer de m’exprimer, écrire en public qu’on méjuge
De prison, un an, d’amende, milliers d’euros, je suis menacée
Prends donc ma peau, et ces pierres ramasse, Vlan ! Adjuge
Il ne te reste plus, comme d’autres le font, qu’à me lapider
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Doubles standards, droits de penser, aux autres on gruge
Qu’à ses penseurs, que contre les autres, on veut réserver
Eh bien non ! Moi, Bomboula, encore et encore, je m’insurge
Vous n’aurez donc plus qu’à venir me prendre et m’enchaîner