Constellation éclatée

Un bout, deux bouts, debout de bout en bout

Lambeaux, tombeaux, un funeste rendez-vous

Le 17 septembre 2010

Mes éclats d’âme furent réunis bien avant ma naissance

Vérité que j’ai subodorée à l’approche de l’adolescence

Dieu ne sachant pas par quel bout me prendre, me créer

Chercha pour moi des éclats d’âme d’autres tourmentés

Il se saisit d’un bout d’âme de ce pauvre, cher Baudelaire

Me distillant ses maux sans mots, sa douleur en ma chair

Albatros, j’ai vogué seule, peine en cœur et vague à l’âme

Une petite vie, de vague à vague, petits et grands drames

Il manquait des tranches alors, un peu de la môme, il prit

Pour redonner un sens nouveau au bleu spleen de ma vie

Me faisant hériter, de son vieux cœur, tout de la lassitude

Pourtant je n’ai pas connu, de sa vie, les tristes turpitudes

Un bout encore, il en manque, il faudrait qu’il la complète

Il faut plus de noir dans ce gris, dit Dieu, se prenant la tête

Et de ses lambeaux abjects il extrait, si fier, un bout de Poe

Touche de noirceur, une belle toile de fond, voilà le gros lot

Il fallut pour un équilibre femme, un peu Plath, l’inconsolée

J’hérite –  bien malgré moi – de sa vie et un peu de ses idées

Pour faire tenir le tout, de ce mélange hybride, hétéroclite

De long en large, il marche inquiet, que rajouter ? Il hésite

Et dans un éclat lumineux, Rossini, Paganini, tango et salsa

Il rajoute fiévreux encore d’autres morceaux et se dit voilà

Elle est finie ma création, je respire, souffle, l’admire de loin

De loin complète et loin d’être complète, oui, j’en conviens

Et pendant des jours il se gratta la tête pour le liant universel

Quand un ange lui souffla les yeux baissés, essayez l’amour

Il n’est parfois pas éternel, mais renaît, de lui il se renouvelle

Et Dieu écouta ce souffle vital renversant l’ordre dans sa cour

Il s’approcha avec tendresse de cette marionnette bigarrée

Toucha la tête lourde, la joue frêle de sang et larmes mêlées

Sachant combien cet être avait en vain essayé d’apprendre

A concilier Nord et Sud, tête et cœur, noir avec rouge tendre

D’un souffle divin il planta les graines de cette longue quête

Et dans le cœur un tour de force pour que jamais il ne s’arrête

Horloge réglée mais fragile, équilibre instable tant éphémère

Car pour renflouer de liant il fallait trouver le bon partenaire

Quête ce fut sur la terre, monde de chassé-croisé amoureux

A chaque erreur, meurtrie, elle reprend chemins douloureux

Désarticulée, à chaque nouvel essai, ses bouts d’âme volant

Un autre amour, elle cherche, condamnée à trouver son liant

Lecture du poème sur you tube

http://www.youtube.com/watch?v=Pu8MDRopO88

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