Sans ma peau
Je me gratte, je le sens, je mue, je fonce
Ma peau se craquèle, s’effrite et pèle
Sourde à la douleur, je me frotte aux ronces
Avide de poser ce manteau de fiel
◊
Je dois le faire, saisir cette ultime chance
Avant que le froid, ce cœur ne gèle
Car terrible serait sa vengeance
Prendre ? Donner ? Dilemme existentiel
◊
Fébrile, je tâtonne, je trébuche, j’avance
Faisant fi de ce doute qui me harcèle
Ce ne sera point la dernière danse
Goût d’amande, goût de cendres, goût de miel
◊
Pas à pas, comme une poupée en transe
A ce sang inconnu, le mien je mêle
Docile, je n’oppose aucune résistance
Devant moi les prés, au-dessus le ciel
◊
Je m’ouvre, m’offre, me vide de ma substance
Sang pour sang, car le sang, sang appelle
Qu’importent désormais les conséquences
Viens à moi, s’il le faut, Ange Gabriel
◊
Ainsi donc, elles s’apaisent, les souffrances
Cœur de pierre, se vidant, dégèle
Ne pouvant plus dans ces circonstances
Quitter ce sombre monde artificiel